American Sweethearts, lost and found est une série de monologues alliant texte et danse accompagnés de projections photographiques, visions subjectives de l’espace mental des narratrices qui chantent un hymne au monde fictif des héroïnes hollywoodiennes. Tantôt comiques, tantôt tragiques, elles transcendent leur condition par leur onirisme cru et intime.
Cinq récits de quatre jeunes femmes et une transgenre, toutes différentes de par leurs origines et leur âge, dans cinq états de l’Amérique du Nord, chacune enfermée dans une époque différente depuis 1850 jusqu’aujourd’hui. Elles entrent et sortent d’un livre vivant (dont les photographies projetées sur écran sont les illustrations) pour nous raconter leurs histoires singulières. Ces témoignages nous font voyager dans un couvent d’orphelines à Salem, une plantation de coton dans le Mississippi pendant l’esclavage, un hôtel en Floride le jour de l’attaque des tours jumelles, une communauté sectaire dans un village anonyme d’Utah... Chacune des protagonistes est affectée d’un trouble psychique qui résonne dans leurs corps et ébranle leurs mots.
Les récits s’entrecroisent et ces femmes se réunissent pour nous livrer le postulat d’un besoin urgent de changement. Elles deviennent de plus en plus fantomatiques, se transformant en un courant d'énergie qui dénonce la souffrance qui nous entoure, cette souffrance que nous ne voyons même plus parce qu'elle est noyée dans une surcharge d'information. L’autrice Maya Mercer a situé ces monologues en Amérique, là où les ethnies et les langues s’entrechoquent. La musique Folk, le Blues et la danse sont exercés ici comme un traitement de la maladie mentale provoquée par les traumatismes subis de chaque participante.
Dans une chambre noire cinématographique, la mémoire devient rêve, délire, cauchemar, révélation. Les émotions se métamorphosent en natures mortes, en anamnèse d'événements socio-politiques et culturels. Une chose est sûre : à chaque époque, la crise demeure...